La conduite nocturne donne un avant goût de liberté. Un conducteur de nuit n'est déjà plus un chauffeur, c'est un pilote expérimenté. Au même titre qu'un pilote de chasse, il scrute le tableau de bord en quête d'une anomalie; il s'enquiert des passagers bientôt emportés par le sommeil. La voix à la radio se fait plus suave. Il joue alors à défier les étoiles. Il cligne des yeux, la fatigue, il se fie aux marquages au sol et aux mouvements lumineux des voitures au loin. De ces simples points, le cerveau extrapole, il recompose des objets, des trajectoires. A la vitesse d'une illusion, d'une réalité en carton pâte, il reste ce sentiment aérien d'être arrivé à bon port.
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